Introduction
Quels sont les principaux dangers liés aux orages ? À quel point faut-il se méfier de la foudre ? Faut-il se soucier des précipitations, de la grêle et du vent ? Existe-t-il d’autres risques auxquels on ne penserait pas ? Ces questions – et bien d’autres – tout chasseur d’orage souhaitant débuter dans cette pratique doit impérativement se les poser avant de prendre la route.
Le présent dossier n’est en aucun cas prescriptif, et n’a vocation qu’à informer des différents risques sous les orages. Il ne constitue pas non plus une liste exhaustive de toutes les manifestations dangereuses de ces phénomènes climatiques. Par ailleurs, il est recommandé de consulter les différentes sources en fin d’article pour plus d’informations, voire d’effectuer ses propres recherches en cas de doute. Quoi qu’il en soit, ce dossier résume quelques notions de bases essentielles à tous passionnés d’orages, en abordant les risques principaux.
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I : La foudre
Le premier danger venant spontannément à l’esprit lorsque l’on pense aux orages est évidemment la foudre. Si considérer qu’elle constitue la menace la plus importante serait statistiquement illusoire, le danger potentiel qu’elle représente est effectivement très élevé.
Les situations pouvant mener à un foudroiement étant infinies, nous n’aborderons ici que le cadre précis de la traque orageuse. Pour plus d’informations sur le sujet, vous pouvez consulter l’une des sources de ce dossier : le site de l’AP Foudre.
Une notion élémentaire à connaître est néanmoins la célèbre méthode d’estimation de la distance d’un impact grâce au tonnerre : la vitesse du son dans l’air étant en moyenne de 340 mètres par seconde, compter les secondes à partir d’un foudroiement permet de calculer sa distance. Exemple : vous observez un éclair et le tonnerre vous parvient 8 secondes plus tard. 8 x 340 = 2720 mètres. À partir de 3 secondes, d’écart, il est grand temps de vous mettre à l’abri : un seul kilomètre vous sépare de la zone de foudroiement (cette méthode comporte néanmoins des limites : si, au même moment que la foudre, un intranuageux circule dans le plafond nuageux au-dessus de vous, le tonnerre généré par ce dernier peut être plus rapide à vous parvenir, et fausser votre estimation).
Il faut bien distinguer deux types de foudroiement :
- I.a : Le foudroiement direct
Assez rare : l’impact frappe directement la victime. C’est le cas le plus dangereux, souvent fatal.
Facteurs aggravants : présence d’objets métalliques ou surélevés, d’où des traceurs ascendants peuvent s’initier. Typiquement, un trépied ou un parapluie peuvent être de bons candidats. Ceci est dû à l’effet de pointe, phénomène responsable de l’accumulation des charges électriques au niveau des zones pointues des surfaces conductrices.
- I.b : Le foudroiement indirect
Le plus fréquent : l’impact s’abat à une certaine distance, et l’électricité se propage dans le sol jusqu’à atteindre la victime. Là, le rayon de propagation de la charge électrique varie selon le contexte : matière traversée (roche, terre, etc.), humidité (sol détrempé, eau dans les fissures de la roche, etc.) ; ce rayon peut s’étendre d’une dizaine de mètres à plus d’une centaine de mètres du point d’impact. On parle alors de « tension de pas » (électrocution d’une personne debout sur un sol vecteur de charge). Sans surprise et de part la conductivité de l’eau, plus l’environnement est humide, plus le risque est élevé.
Cas particuliers : le foudroiement indirect peut également survenir en cas de contact avec un objet conducteur. Typiquement, les cas de personnes foudroyées indirectement alors qu’elles touchaient une clôture frappée par la foudre sont légion. Dans ce type de cas – on parle de « tension de contact » – la distance de propagation de la charge peut considérablement s’allonger.
- Abris potentiels & bons réflexes à adopter dans le cas de la chasse à l’orage
L’abri le plus évident est la voiture. Quand son châssis est en métal, elle constitue une cage de Faraday offrant une protection minimum, sans être toutefois infaillible. Photographier depuis sa voiture est donc une attitude à adopter autant que possible, particulièrement dans le cas de foudroiements rapprochés.
En plus de gêner la prise de vue, un orage très pluvieux est aussi plus dangereux. Rester dans sa voiture – de préférence fenêtres fermées – est donc encore une fois la meilleure attitude à avoir.
En cas de sensation de forte électricité statique, gagner l’abri le plus proche. Les cheveux et poils dressés sont les premiers signaux qui doivent vous avertir. Un bourdonnement non identifié est souvent le signe d’un foudroiement imminent et doit également vous inquiéter vivement.
Dans le cas de la proximité avec une structure métallique et / ou élevée (antennes, croix aux sommets, etc.), les feux de Saint-Elme sont également de forts signes avant-coureurs. C’est particulièrement le cas en haute montagne, comme l’atteste ce témoignage de l’alpiniste Roger Frison Roche, qui y évoquait aussi les « abeilles », le fameux bourdonnement. S’éloigner au plus et gagner (si possible) un abri est encore une fois la chose à faire.
- Conduite à tenir en l’absence d’abri
Même s’il faut évidemment l’éviter autant que possible, dans l’éventualité d’une impossibilité à gagner un abri, la conduite à tenir est de ne pas courir, s’éloigner de tout point haut (colline, arbre, etc.), éviter les zones les plus humides, s’accroupir et minimiser les surfaces de contact en restant sur la pointe des pieds, et enfin éloigner les objets métalliques de soi. Plus de recommandations ici.
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II : Les précipitations
Les différentes précipitations qui accompagnent un orage représentent parfois un danger : inondations, boue dévalant des cultures voire même glissements de terrain ; les possibilités sont nombreuses. Il faut donc veiller à se tenir à l’écart des points les plus bas où les accumulations peuvent se produire, ainsi que des lits de rivières, qui peuvent se remplir brutalement si les cours d’eau sont asséchés, et déborder tout aussi rapidement s’ils ne le sont pas. Ces situations sont à éviter d’autant plus dans le cas d’un orage stationnaire ou orage en V. La grêle peut également provoquer des accumulations très rapides lorsqu’elle fond.
Les grêlons, justement, sont susceptibles de causer de sérieux dégâts lorsqu’ils atteignent des diamètres importants. De la simple carrosserie impactée à des pare-brises ravagés ; du picotement bénin sur la tête à un traumatisme crânien dans les cas les plus extrêmes – qui restent rarissimes en France. Comme vous l’avez compris, les principaux risques concernent votre voiture, qui constitue votre « refuge » mais n’est, elle, pas protégée. Dans ce cas, trouver un abri de fortune (la station-service étant le plus répandu) peut vous épargner des réparations potentiellement coûteuses. Une autre astuce possible consiste à garder dans son coffre une couverture à placer sur le pare-brise en cas de grosse grêle.
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III : Le vent
Troisième manifestation fréquente sous les orages, le vent peut apporter son lot de dangers sous différentes formes : fronts de rafales, micro-rafales ou encore tornades.
Les risques concernent principalement les éventuels débris volants et les chutes d’arbres ou de poteaux électriques (pouvant engendrer de surcroît un risque d’électrocution cf I.b). Mieux vaut donc s’en tenir à l’écart dans la mesure du possible.
Un danger beaucoup plus évident concerne tout simplement le matériel : une rafale peut facilement renverser un trépied avec l’appareil qu’il supporte, mieux vaut donc garder une main sur celui-ci dans les cas de forts vents.
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IV : La conduite
S’il est un danger qu’il ne faut surtout pas négliger, car il constitue sans aucun doute le risque majeur – et de loin – c’est bien la conduite.
Tous les facteurs précédemments évoqués peuvent avoir une influence sur votre conduite. La route a vite fait de se retrouver coupée par des inondations, recouverte de débris (que ce soit un tapis de feuilles glissantes ou encore des branches d’arbres), voire carrément barrée par des troncs ou des poteaux, comme évoqué précédemment.
Même en l’absence de toutes ces choses, le simple manque de concentration – généré par une observation du ciel ou pire, des différents radars sur un smartphone – peut mener à des accidents dramatiques et évitables. Si vous préférez chasser l’orage à plusieurs, le conducteur peut ainsi se concentrer sereinement sur la route tandis que son (ou ses) « copilote(s) » scrute(nt) le ciel, les cartes et les radars.
Les conditions de visibilité peuvent souvent se trouver fortement réduites. Dans ce cas-là, mieux vaut ralentir l’allure et allumer ses feux de détresse, voire s’arrêter sur le côté le temps que les choses se calment, si c’est toutefois possible.
Même si le café est le meilleur ami du chasseur d’orage, la fatigue engendrée par une longue nuit blanche (voire plusieurs jours d’orages) est également un danger à ne pas négliger. Mieux vaut donc dormir un moment dans sa voiture que de s’entêter à rentrer si le sommeil se fait ressentir, d’autant plus quand la route est longue.
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En résumé
À tout moment et particulièrement dans le feu de l’action, il faut savoir rester attentif. Les risques sont multiples, d’autant plus sur la route. L’un des meilleurs moyens de les diminuer est de connaître au mieux les différents types d’orages et leurs manifestions, et ainsi pouvoir les anticiper. L’expérience accumulée et une étude assidue et constante de ces phénomènes aident donc grandement, mais ne doivent pas laisser baisser la garde. Les dangers restent les mêmes pour tous.
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Sources
PDF : Foudroiement – Accident de fulguration (J. Catineau, L. Caumon, F. Lapostolle)
Sciences et Avenir : Foudre, comment surviennent les accidents
Sciences et Avenir : Les effets de la foudre sur le corps humain